En cuisine, la courgette joue souvent la vedette l’été venu, et pourtant une question simple revient toujours : doit-on la consommer avec ou sans la peau ? Entre nutrition, saveur, esthétique et digestibilité, la réponse n’est jamais binaire. Voici tout ce qu’il faut savoir pour trancher sans hésiter et tirer le meilleur parti de ce légume ultra-polyvalent.
Manger la courgette avec la peau : bien plus qu’une histoire de couleur
Il serait dommage de réduire la peau de la courgette à une simple question d’esthétique. En réalité, c’est dans cette fine couche que se concentrent les fibres les plus bénéfiques pour le transit, mais aussi la majorité des antioxydants (comme la lutéine, la zéaxanthine ou les caroténoïdes) et une bonne part de vitamines, notamment la vitamine C, fragile et souvent perdue à la cuisson. Ceux qui gardent la peau le remarquent vite : la texture reste plus ferme, les plats gagnent en couleur et la courgette conserve mieux ses qualités nutritives, surtout quand elle est cuite rapidement ou juste sautée.
Les cas où éplucher la courgette a du sens
Évidemment, il y a des exceptions. Lorsque la courgette est grosse, mature ou d’aspect terne, la peau peut s’épaissir, devenir plus coriace, parfois amère ou difficile à digérer pour les estomacs sensibles. Dans ces cas-là, un épluchage partiel ou total est conseillé : cela évite l’amertume dans les soupes, les purées pour bébé, ou lorsque l’on cherche une texture très lisse en bouche. De même, si la courgette n’est pas issue de l’agriculture biologique, mieux vaut retirer tout ou partie de la peau après un bon lavage, surtout si l’on est particulièrement attentif aux résidus de traitements.
Comment bien choisir et préparer ses courgettes pour en profiter pleinement
Le choix de la courgette fait toute la différence. Les courgettes jeunes, petites et bio sont à privilégier si l’on souhaite consommer la peau sans réserve. Leur épiderme est fin, tendre, rarement amer et d’autant plus riche en micronutriments. Un simple lavage sous l’eau froide avec une brosse suffit alors pour éliminer la poussière ou la terre. En revanche, pour les légumes plus âgés ou issus de cultures conventionnelles, un pelage s’impose parfois, ne serait-ce que pour rassurer les plus prudents.
Les usages culinaires où la peau fait vraiment la différence
Chaque recette offre sa solution. Dans les poêlées, les tians, les gratins ou les plats mijotés, la peau aide la courgette à garder sa forme, apporte un contraste de couleurs et une texture agréable en bouche. Les adeptes de la cuisine minute gagnent du temps : il suffit de couper en rondelles, cubes ou rubans, sans se poser de question. Pour les préparations plus raffinées ou les enfants difficiles, on peut retirer une bande sur deux, ce qui donne un visuel sympathique et adoucit la bouche sans perdre tous les bienfaits.
Courgette et digestion : comment éviter les petits désagréments
Certaines personnes, notamment les enfants ou ceux qui ont un système digestif sensible, notent parfois de légers troubles (ballonnements, gêne) après avoir consommé la courgette avec la peau, surtout lorsqu’elle est âgée ou mal lavée. Introduire la peau progressivement, préférer les courgettes jeunes, et bien les rincer avant utilisation limitent fortement ce risque. En cas de doute ou de sensibilité, il suffit de peler finement : l’essentiel reste de profiter de ce légume d’été, quelle que soit la forme choisie.
Les astuces pour profiter au mieux de la courgette, épluchée ou non
- Misez sur la fraîcheur : la courgette se conserve mal, mieux vaut l’acheter en petite quantité et la cuisiner rapidement.
- Variez les découpes : rondelles épaisses pour les poêlées, fines pour les carpaccios, cubes pour les ratatouilles.
- Pensez à la saison : au cœur de l’été, les courgettes bio sont abordables, savoureuses, et parfaites pour garder la peau.
- Osez la peau dans les recettes froides : en salade ou en tartare, elle apporte un vrai supplément de croquant et de couleur.
- Pour les préparations très lisses ou les enfants, épluchez sans complexe. L’important est de garder le plaisir du plat.
À retenir
La courgette n’a pas besoin d’être épluchée. Dans la majorité des cas, garder la peau, c’est gagner en goût, en nutriments et en simplicité. Seuls la maturité du légume, l’origine ou la recette justifient de sortir l’épluche-légumes. Adapter son geste à l’envie, au contexte et à la qualité du produit, voilà le secret d’une cuisine naturelle et vivante, sans perte de temps ni de saveurs.
Le Gastronome Parisien
